Avant l’arrivée des Européens, cela ne fut d’ailleurs jamais une quête. On allait « à l’huître » comme on va aujourd’hui au rouget : pour manger. Mais la nature a toujours aimé nous couvrir de présents.
Et, parfois, au détour de la chair grasse de l’huître ramassée, apparaissait une perle, véritable cadeau des dieux, que l’on se dépêchait de porter à son ari’i (seigneur), à sa mère, à sa belle.
Précieuse denrée, fort rare : notre civilisation de statisticiens décompte une perle pour dix mille pintadines ouvertes… Cela dura quelques centaines d’années.
Avec l’arrivée des Européens, la quête devint presque maladive, et la recherche des perles fut synonyme de surexploitation.
Si Tahiti fut bientôt dans toutes les têtes une réalité parée de nacres et de perles, ses îles subissaient les coups répétés d’avides négociants.
Heureusement, une poignée d’hommes, des scientifiques pour la plupart, guidèrent l’Etat sur la voie de la raison et du raisonnable.
L’huître perlière fut protégée, sa pêche encadrée, sa survie assurée.